samedi 19 juin 2010

L'épopée de Gilgamesh


Au centre

L'«Epopée de Gilgamesh» est la première oeuvre littéraire de l'humanité vieille de 5000 ans.Gilgamesh est le roi mythique de la cité-Etat d'Ourouk en Mésopotamie vers 2650 avant notre ère. Le thème principal de l'épopée est la condition mortelle de l'homme et l'incompréhension des dieux ainsi que l'amitié qui unit deux êtres semblables et dissemblables. Cette amitié similaire à de l'amour ressemble à celle qui unit Achille et Patrocle.

Aruru, déesse de la création, entendit les plaintes des gens d'Ourouk car leur roi Gilgamesh, en parti homme et en partie dieu abusait de ses sujets. Gilgamesh connaissait charnellement les fiancées le soir de leur noce, les jeunes hommes étaient défiés et tués par le roi. Alors, la déesse prit la décision de donner à Gilgamesh un compagnon qui le ramènerait à la raison. Aruru créa Enkidu à partir d'une boule d'argile, il est couvert de poils et il a les cheveux feutrés, il est aussi beau et fort que Gilgamesh mais c'est un sauvage qui sème la panique parmi les chasseurs et les bergers. Gilgamesh, entendu parler de cet être, et décida de lui envoyer une courtisane l'humaniser. Enkidu connaît charnellement la femme six jours et sept nuits. Se relevant, la courtisane lui dit : «Tu es un homme maintenant.» et les animaux eurent peur de lui. Mais, Enkidu n'était pas heureux de sa nouvelle situation car il doit désormais manger la nourriture amère des hommes et endurer leurs souffrances. La courtisane le ramène en ville et la nuit précédant son arrivée, le roi fit deux rêves. Une étoile descendait du ciel vers lui et l'attirait à lui comme une belle femme, puis, une hache tomba du ciel et l'attirait comme l'étoile. Ninsun expliqua à son fils Gilgamesh le sens de ses rêves : «C'est un ami qui va te venir, un ami aussi fort que toi. Il est l'essence d'An. Il sera ton ami.»

Dans la cité d'Ourouk, Enkidu et le roi se battent et Gilgamesh est ravi, il a trouvé un adversaire aussi fort que lui. Gilgamesh avait décidé de s'octroyer le droit de connaître une future mariée et Enkidu s'interpose, ils se battent dans l'embrasure de la porte de la fiancée. Lors de la lutte, ils tombent dans la rue, se relèvent, retombent et renversent les étals du marché. Gilgamesh est victorieux de peu et Enkidu le sermonne sur son attitude. Le roi lui répond : «Personne n'a jamais rivalisé avec moi. J'ai enfin trouvé un compagnon digne de moi. Ensemble, nous pourrions aller à la forêt des Cèdres.» Gilgamesh explique à Enkidu, incrédule, qu'il souhaite débarrasser ses terres du mal personnifié par le terrible Humbaba, demeurant à la forêt des Cèdres. Mais, Enkidu a peur de mourir et Gilgamesh se mit à raisonner sur l'immortalité : «Qui peut atteindre le Ciel, ami? Seuls, sous le soleil, les dieux sont immortels, et les jours des mortels sont comptés.» Enkidu suit le roi et l'assemblée de la cité confia Gilgamesh à Enkidu, sa mission est de ramener indemne le roi.

Dans la forêt, Humbaba insulte Enkidu de «fils de poisson» et de «fou qui n'a jamais tété sa mère» car Humbaba a compris la nature d'Enkidu. Le dieu du ciel Shamash déchaîne des vents violents pour affaiblir le monstre, ses vents se nomment Grand Vent, Vent du Nord, Vent du Sud, Vent tourbillonnant, Vent d'orage, Vent glacé et Vent de tempête. Mais, le roi s'apitoie et demande à Enkidu de laisser la vie sauve au monstre. Enkidu explique alors à Gilgamesh qu'Humbaba est l'ennemi des hommes et qu'il doit périr. Gilgamesh, vexé, se dresse et insulte son compagnon de mercenaire. Indigné, Enkidu tranche la tête d'Humbaba d'un coup de hache. Puis, les deux compagnons, fatigués et souillés de sang, se lavent et se vêtissent de beaux habits. D'une grande beauté et couronné de sa tiare, la déesse Inanna s'éprend du roi et lui demande d'être son amant, elle lui promet chèvres fécondes et char de lapis-lazuli, mais, Gilgamesh repousse la déesse en lui rappelant ses crimes. Il l'insulte de «Chaussure qui blesse les pieds», d'«Outre à la peau rugueuse», de «Pierre friable qui sape les remparts» et de femme instable et malfaisante. Inanna, furieuse, va se plaindre à son père An, le dieu du ciel. Elle lui demande d'envoyer le taureau du ciel tuer Gilgamesh et s'il refuse, Inanna ouvrira les portes de l'enfer dévorer la nourriture des vivants. An accepte et les mugissements du taureau créent des gouffres dans lesquels tombent des centaines d'hommes d'Ourouk. Enkidu tombe dans un gouffre, se panse et ressort d'un bond du trou, il saisit le puissant animal par la queue et le tue en plantant son épée dans sa nuque. La déesse hurle de rage et Enkidu, fier, lui jette une cuisse de l'animal à la tête.

Alors, les dieux tinrent conseil. Gilgamesh et son compagnon doivent être châtiés et l'un deux doit mourir. Enlil dit : «Enkidu doit mourir! Gilgamesh, lui, ne mourra pas!» Shamash le Juste répondit : «N'est ce pas en réponse à tes ordres, que ces actes devaient fatalement se produire? Le meurtre du Taureau Céleste et d'Humbaba? Et aujourd'hui voilà que tu dis : Enkidu doit mourir!» Enkidu, couché sur son lit, souffre. Il meurt sept jours plus tard et Gilgamesh demande au monde de se lamenter la perte de son compagnon. «Que l'ours, la hyène, la panthère, le tigre, le cerf, le loup, le boeuf, le daim, que toutes les bêtes de la Steppe pleurent sur toi!» Puis, Gilgamesh recouvre le visage de son compagnon avec un drap et hurle «comme une lionne à qui on enlève ses petits».

Le roi erre à travers la steppe, il se lamente «Devrais-je mourir comme Enkidu? J'ai peur de la mort.» Gilgamesh décide de s'entretenir avec Utanapishtim, le survivant du Déluge, qui a gagné l'immortalité. Utanapishtim vit sur l'autre rive des Eaux mortelles mais, aucun homme n'a jamais pénétré le chemin qui mène aux Eaux mortelles. Alors, le roi déclare : «Quelle que soit la peine, quelle que soit la souffrance, dans la chaleur extrême et dans le froid de glace, j'irai!» Dans le chemin obscur avance Gilgamesh, vêtu de peaux et se nourrissant de baies sauvages, il narre ses malheurs : «Celui avec qui j'ai combattu, celui que j'aimais tant, aujourd'hui connaît le sort qui nous attend tous. Je ne voulais pas qu'on l'enterre, de peur qu'il ne se réveille. Six jours, sept nuits je l'ai veillé. Puis un ver est sorti de son nez. Il n'y a plus de vie pour moi.» Puis, le roi atteint le rivage des Eaux mortelles, il rencontre le passeur nommé Urshanabi et, après trois jours de navigation qui en correspondent à quinze sur l'eau, ils arrivent sur l'autre rive. Gilgamesh conte ses malheurs à l'immortel, et celui-ci le raisonne : «Tout le monde ne doit-il pas mourir? Construisons-nous nos maisons pour qu'elle dure éternellement? Nos engagements sont-ils éternels? La haine est-elle éternellement indéracinable? Depuis le début des temps, il n'est rien de permanent.» Néanmoins, le roi désire connaître le secret pour devenir immortel. Utanapishtim raconte l'époque d'un monde où les hommes se reproduisaient sans cesse, le bruit régnait, le dieu Enlil ne supportait plus ce vacarme et les dieux décidèrent d'exterminer l'humanité. Le Déluge était imminent mais le dieu Ea prévient en songe le vieil homme, il construisit une barque en roseaux en forme de cube, il fit monter à son bord sa famille, des familles d'artisans, un couple de chaque animal de la création. Puis, Utanapishtim raconte : «Un immense nuage noir s'éleva dans le ciel. Au milieu du nuage, Adad tonnait. Shullat et Hanish, dieux jumeaux de la destruction, s'avançaient, ravageant monts et vallées. Nergal, dieu de la pestilence, rompit les barrages du profond Océan et Ninurta ouvrit les vannes du ciel. Les dieux infernaux s'enflammèrent et incendièrent la terre entière». Le Déluge dura six jours et sept nuits. Mais, la déesse Inanna regrette et décide qu'il est temps que les eaux cessent de monter. Utanapishtim lâche une colombe, puis, une hirondelle, mais elles reviennent à l'arche affamée. Puis, il lâche un corbeau qui ne revient pas, il a trouvé de quoi se nourrir, les eaux refluent. Le navire finit par s'échouer sur le mont Nisir. Enlil, rageur, ne voulait aucun survivant et les dieux se rejettent mutuellement la faute. Enki décide qu'Utanapishtim et son épouse demeureront à l'écart car ils connaissent le secret des dieux. Enki réussit à apaiser Enlil, il se rend à l'arche et bénit le vieil homme, le dieu lui fait le don de l'immortalité.

Utanapishtim ne sait qui donnera à Gilgamesh l'immortalité, alors, il impose au roi une épreuve, à savoir rester accroupi sans dormir six jours et sept nuits. Mais, le sommeil l'envahit et Gilgamesh échoue. Il devra mourir comme tout homme. Le roi insiste : «Maintenant que j'ai fait tout ce chemin, devrais-je mourir et laisser la terre recouvrir ma tête pour toujours? Cela ne se peut. Donne moi l'immortalité.» Le vieil homme lui répondit : «Non, tu n'auras jamais la vie éternelle. Lorsque les dieux ont crée l'humanité, ils ont crée la mort, pas l'immortalité. Comme tous les hommes, tu te templiras la pense de bonne chère. Tu danseras et seras heureux jour et nuit. Fêtes et réjouissances. Tu porteras des vêtements propres, tu te laveras dans l'eau fraîche et tu chériras l'enfant qui te donnera la main. Et tu rendras ton épouse heureuse. C'est le sort de l'homme et tu dois t'y tenir.» Dans une autre version, la carabetière Siduri conseille au roi : «Où cours-tu, Gilgamesh? La vie que tu cherches tu ne la trouveras pas. Quand les dieux ont crée l'humanité, C'est la mort qu'ils lui ont réservé, La vie, ils l'ont retenue entre leurs mains. Toi, Gilgamesh, que ton ventre soit repus, Jour et nuit réjouis-toi...Contemple l'enfant qui te tient la main, Qu'une épouse vienne se réjouir sur ton sein. C'est cela l'affaire des hommes.» Finalement, le vieil homme apprend au roi où pousse la plante épineuse qui redonne la jeunesse. Gilgamesh la trouve dans un lac, la cueille et remonte à la surface. Mais, le roi s'endort près d'une source, un serpent s'approche et avale la plante, rejetant son ancienne peau. À son réveil, Gilgamesh pleure. Il a échoué dans sa quête d'immortalité et il décide de retourner à Ourouk. Dépité et vaincu, le roi montre les splendeurs de sa cité au passeur Urshanabi : «Viens, viens sur les remparts, Urshanabi, vois cette terrasse, touche ce travail de la pierre, ces briques recuites, magnifiques. Les sept sages ont édifié les fondations de ces murs. Vois cette cité, ses jardins, les terrains alentours. Ourouk, ma ville, c'est tout cela.»


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